LPCG n° 174 : « l’austérité joue la prolongation »

éditorial du n° 174

LPCG n° 174

Le mois de juin connaît un climat de conflit social grandissant : grève des cheminots, des intermittents du spectacle, mais aussi chez Bouygues, Alstom, la Seita... toutes ces luttes sociales expriment un rejet de la politique d’austérité du gouvernement et des régressions sociales imposées par le patronat.

Les services publics ne sont pas épargnés. Dans son dernier rapport, la Cour des comptes s’en prend aux comptes de l’Etat. Elle préconise de revenir sur la journée de carence, baisser les effectifs, augmenter la durée de travail, etc. Déjà attaqués, des hôpitaux, La Poste, des collectivités territoriales se mettent en grève, tandis que les actions contre les nouveaux « rythmes scolaires » se poursuivent dans l’Education nationale. La réforme territoriale qui s’annonce s’inscrit dans le cadre de la politique d’austérité dit « pacte de responsabilité » et sa contrepartie de faire baisser les dépenses publiques. Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement a lancé son opération de fusions et de nouvelles répartitions de compétences. Il pratique déjà depuis plusieurs années la diminution des dotations budgétaires de l’Etat. Cette baisse étrangle les collectivités qui font payer la note aux usagers par la baisse des moyens des services publics et aux agents par l’aggravation des conditions de travail et les suppressions de postes.

Ce gouvernement mine le dialogue social, pire il a tenté une instrumentalisation des conséquences de la grève SNCF sur les épreuves du bac pour discréditer le mouvement des cheminots. Ne nous y trompons pas, les mouvements actuels et à venir ne sont pas ceux de « privilégiés » qui défendent leurs droits. En détruisant le statut des fonctionnaires, c’est un doublé : la suppression de leurs « acquis » tire tout le monde vers le bas (c’est-à-dire tous les salariés, qu’ils soient du public ou du privé) pour laisser libre cours à la privatisation des services publics. Ainsi, ils s’effaceraient durablement, devant les « nécessités » de rentabilité et de profits visés sur les marchés financiers.

Le rôle des organisations syndicales, attachées à la défense des droits sociaux fondamentaux et à la lutte contre les effets destructeurs des politiques libérales, est de contribuer à construire, renforcer, la contre-offensive sociale avec l’ensemble des salariés-es, chômeurs-euses, retraités-es. L’Union syndicale Solidaires est prête à agir avec tous. Il en sera de même sur la défense de l’intérêt général, du service public et de ses agents.