LPCG n° 182 : « Ce n’est qu’un début... »

éditorial du n° 182

LPCG n° 182

Il y a 3 ans, le Président Hollande se faisait élire avec une promesse : « le changement, c’est maintenant ». Très vite, la ministre en charge de la fonction publique douchait les espoirs des fonctionnaires étrillés par des années de sarkozisme : il faudra attendre 2015 pour espérer une embellie, avec la promesse d’un grand chantier sur les carrières. Seule concession : l’abrogation de la journée de carence instaurée au nom de l’égalité avec le secteur privé. Et, depuis 3 ans, la situation n’a cessé de se dégrader tant pour les fonctionnaires (gel des salaires/hausse des cotisations et pression accrue ; Révision Générale des Politiques Publiques, pudiquement renommée « modernisation » ; suppressions d’emplois…) que pour les usagers qui subissent les conséquences des fermetures ou du désengagement des services publics.

Aujourd’hui, il n’est plus question pour le gouvernement de relancer le service public mais bien de poursuivre son asphyxie, en particulier dans les collectivités territoriales, par la baisse drastique des dotations. Et les revirements incessants sur la réforme territoriale ne nous rassurent pas, les choix opérés relevant plus de lobbyings que d’un véritable projet pour le service public local.

C’est dans ce contexte qu’une assemblée renouvelée élabore le nouveau projet stratégique départemental 2016-2021. Et si le futur périmètre des compétences des Départements est incertain, le plan d’austérité est lui tout tracé. Les finances du Département sont dans le rouge, les recettes attendues n’étant pas au rendez-vous. C’est donc un nouveau « BBZ » (Budget Base Zéro) qui se dessine, avec une mise à plat du moindre euro dépensé pour les compétences obligatoires et pour les politiques facultatives maintenues après 2010. Une cible toute désignée pour les économies : la masse salariale et ses 2,7% de progression annuelle.

Le Président Chenut sera peut-être « aidé » par la ministre de la fonction publique qui évoque - entre autres - le retour à l’avancement au maximum pour tous… Il faudra plus que son engagement professionnel personnel dans la fonction publique territoriale pour convaincre les agents de sa volonté de réinstaurer du « bonheur au travail » dans une collectivité en proie au mal-être. Un chantier qu’il a semblé découvrir lors de sa rencontre avec SUD le 4 mai et dont le CTP du 7 mai lui a donné un aperçu… Un front syndical uni aurait été nécessaire pour lui faire mesurer la nécessité d’un changement de posture de l’administration dans la gestion des services et des personnels. Encore une occasion ratée mais qui n’entame en rien la détermination de SUD !