LPCG n° 183 : « Service public en soldes : 1re démarque »

éditorial du n° 183

LPCG n° 183

En cette période de soldes, on découvre nos politiques de plus en plus aguerris aux pratiques commerciales dans les négociations. Pour l’adoption définitive de la loi Macron, Manuel Valls utilise le 49-3 pour ne pas soumettre son pays « à 10 jours de guérilla parlementaire »... A défaut de démocratie, on a droit à une vente forcée sans consentement ni des élus ni des salariés ! Dans un autre style, Marylise Lebranchu annonce un protocole d’accord revalorisant les carrières et indique que, faute d’accord majoritaire en septembre, elle retirera ses propositions... Curieuse conception du dialogue social mais bel exemple de vente précipitée : « signez vite, l’offre s’arrête demain ! »

Au Département, en introduction des CAP de juin, Mme Hakni-Robin a rappelé aux élus du personnel le poids de la masse salariale dans le budget avec une incitation à la modération dans les futures négociations sur les avancements de grade et les promotions internes. Nous ferait-on le coup de la vente à perte : payer les agents en-dessous de ce qu’ils valent ? Pour nos élus, ce qui pèse dans le budget de fonctionnement, ce sont tes charges de personnel. Même s’ils disposent de faibles marges de manœuvre, ils les exploiteront au maximum. Si ce n’est pas au régime indemnitaire, s’attaqueront-ils au déroulement de carrière : fin de l’avancement d’échelon au minimum, ralentissement des avancements de grade ?

En réponse à Mme Hakni-Robin, SUD a mis en parallèle la baisse du pouvoir d’achat des territoriaux (majoritairement des femmes) et la faiblesse des salaires et des pensions. Dans les négociations, sans complexe mais à raison, SUD continuera de défendre des ratios à 100% pour te passage au grade supérieur car seul un déroutement de carrière sans blocage permet une évolution de rémunération pour une meilleure pension de retraite.

Pour traduire l’effort de 11 milliards d’euros demandé aux collectivités locales et l’impact de la baisse des dotations de l’État, il n’y aurait pas plusieurs chemins : augmentation équivalente des impôts locaux, réduction de l’offre de service public, baisse des dépenses (investissement, fonctionnement.) Ils voudraient nous faire croire que la dette c’est l’infirmière, l’ouvrier ou encore l’animateur... Leur dette, nous ne là paierons pas ! Qu’ils ne comptent pas sur la collaboration de SUD pour brader les acquis sociaux et « liquider » le service public.