l’administration départementale refuse une affiche contre le FN : Sud écrit au Président

VISA est un collectif intersyndical qui « a pour ambition d’être un outil d’information et de réflexion pour toutes les forces syndicales qui le souhaitent afin de lutter collectivement contre l’implantation et l’audience de l’extrême droite dans le monde du travail ». L’union syndicale "Solidaires" fait partie de collectif.

Dans le cadre de la campagne nationale lancée par VISA, notre syndicat a décidé d’apposer l’affichette ci-contre sur les panneaux syndicaux des services départementaux, ce qui nous a valu une réaction immédiate du DRH et de la Directrice générale. Mais, comme nous n’avons pas l’intention d’obéir à leurs injonctions, nous avons envoyé la lettre ci-dessous au Président du Conseil Général.


Rennes, le 11 avril 2012

Monsieur le Président,

lettre en PDF

Notre organisation syndicale a décidé de diffuser, à partir du 29 mars, une affichette élaborée par le collectif Visa de l’intersyndicale Solidaires, Cgt, Fsu et Cfdt.

Le DRH, appuyé par la DGSD, nous ont informé par mails que « nous ne pouvions pas diffuser cette affiche » et qu’ils allaient « enlever celle de la DRH » de notre panneau syndical. Le motif invoqué par l’administration départementale, « le caractère politique » de notre initiative, est, sur le fond, non seulement infondé mais constitue dans ses conséquences une entrave à l’exercice de nos droits syndicaux dans la Collectivité.

Nous pensions qu’il n’était pas nécessaire de convaincre l’administration départementale que le programme de Madame Le Pen s’attaque frontalement aux intérêts des salariés.

Nous invitons les cadres précités à lire la déclaration commune Cfdt-Cgt-Fsu-UNSA-Solidaires d’Ille-et-Vilaine se disant « déterminés à empêcher la diffusion des idées du FN dans le monde du travail car ce n’est pas un parti comme les autres de par ses valeurs qui sont à l’opposé des nôtres ». Ils observeront que les mêmes organisations ont, dans le Finistère, appelés « à ne pas voter FN », ce que nous ne sommes pas autorisés à faire ! Interdiraient-ils l’affichage de ces communiqués sur les panneaux syndicaux de la Collectivité ?

Nous ne pouvons accepter cette entrave à notre légitime droit d’expression syndicale. Aussi, nous vous demandons de bien vouloir nous rétablir dans ce droit et lever l’interdiction de diffusion du document incriminé.

Nous tiendrons informés le collectif Visa, notre Fédération, l’union syndicale Solidaires et les agents du Département de ce courrier ainsi que de votre réponse.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.


déclaration commune des organisations syndicales CFDT - CGT - FSU – UNSA – Solidaires d’Ille-et-Vilaine

le Front National n’est pas un parti comme les autres

Dans le cadre de la journée internationale contre la xénophobie, le racisme et toutes les discriminations du 21 Mars 2012, les organisations syndicales CFDT- CGT- FSU- UNSA - Solidaires d’Ille-et-Vilaine ont décidé de combattre ensemble les thèses d’extrême droite portées par le Front national. Comme pour l’ensemble de la France, la situation sociale du département est grave. L’Ille-et-Vilaine compte 59 000 demandeurs d’emploi fin janvier 2012, soit une augmentation de 6,5% sur un an. Les demandeurs d’emploi de 50 ans et plus ont progressé de 14 % et ceux de -25 ans de près de 6%. Le nombre de chômeurs de longue durée est de 21 050 soit une progression de 5,3% sur la même période. Dans la plupart des secteurs professionnels, on constate un accroissement de la précarité et des conditions de travail dégradées… La progression des inégalités et des injustices mine la cohésion sociale. L’absence de perspectives, un dialogue social insuffisant voire inexistant, provoquent interrogations et désarroi face à l’avenir.

Les organisations syndicales CFDT – CGT – FSU – UNSA - Solidaires d’Ille-et-Vilaine s’opposent aux idées du Front national qui utilise la crise dans le débat public pour tenter d’accréditer ses thèses xénophobes et populistes à travers la protection sociale, les droits liés au travail, la remise en cause des syndicats. Elles trompent ainsi les salariés sur les responsabilités et les solutions pour faire évoluer leur situation.

La thèse de la préférence nationale est antinomique avec les valeurs fondamentales du syndicalisme. L’exclusion, le rejet de l’autre, le repli de la France sur elle-même et la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des positions qui, l’histoire en témoigne, ne peuvent conduire qu’au pire.

Les organisations syndicales agissent quotidiennement pour rechercher et exiger des réponses face à cette situation sociale : en matière d’emploi, de pouvoir d’achat, d’égalité d’accès aux droits, de protection sociale ou de retraite. Leur action est motivée par les valeurs qui sont celles du syndicalisme au cœur desquelles figurent la solidarité entre tous les salariés et la lutte contre toutes les formes de discrimination.

Les organisations syndicales départementales CFDT - CGT - FSU - UNSA - Solidaires sont déterminées à empêcher la diffusion des idées du FN dans le monde du travail car ce n’est pas un parti comme les autres de part ses valeurs qui sont à l’opposé des nôtres.